lundi 4 juin 2012

Batteries pour voitures électriques: Hydro mise sur le graphite

Hydro-Québec s'associe avec une petite entreprise minière pour commercialiser ce qui pourrait devenir le matériau-clé des futures batteries au lithium-ion, le graphite. L'accord annoncé hier prévoit que Focus Metals, et l'Institut de recherche d'Hydro-Québec travailleront ensemble à la purification du minerai et à la fabrication d'anodes pour les batteries destinées à propulser les voitures électriques.



Focus Metals, petite minière fondée et inscrite à la Bourse de croissance en 2010, construira et exploitera les installations de traitement du graphite et de fabrication d'anodes.

Des droits pour Hydro-Québec

En échange de sa technologie et de son soutien technique, Hydro recevra des droits en espèces pendant trois ans. Ces droits ne pourront pas dépasser 10% du fonds de roulement de Focus Capital. Des redevances seront aussi perçues par Hydro sur les ventes futures d'anodes.

Aucun détail n'a été rendu public par Focus Metals au sujet de l'investissement requis et du financement du projet.

L'usine de purification aura la capacité de traiter 15 000 tonnes de graphite par année en 2015 et l'autre installation fabriquera 5000 tonnes d'anodes en graphite.

L'accord avec Hydro-Québec permettra à Focus Metal de mettre son gisement en exploitation, se réjouit le président de l'entreprise, Gary Economo. Selon lui, l'entreprise est bien placée pour devenir le producteur de graphite aux coûts le plus bas du monde, rien de moins.

L'annonce de l'entente conclue avec Hydro-Québec a fait grimper le titre de Focus Metals de 97 cents, à 1,04$ hier, à la Bourse de croissance, mais il s'était replié à 88 cents à la fermeture du marché.

Gisement connu

Le gisement de graphite du lac Knife est connu depuis plus de 25 ans. Il a été découvert par Mazarin, société minière dont le maire de Québec, Régis Labeaume, a été un des principaux actionnaires. Il était la propriété du géant Iamgold quand Focus Metals en a fait l'acquisition, en 2010.

Le gisement est reconnu pour sa qualité et son abondance. Focus Metal pense être en mesure d'exploiter le gisement pendant 40 ans et d'en tirer 25 000 tonnes de graphite par année.

La demande de graphite connaît une croissance fulgurante, alimentée par les nouvelles applications technologiques et par la volonté de la Chine, premier producteur mondial, de garder ses ressources pour son propre usage.

Le graphite doit atteindre une pureté de plus de 99% pour être utilisé dans la fabrication de batteries au lithium-ion. Le prix d'une tonne de ce graphite très pur peut atteindre entre 20 000$ et 40 000$ sur le marché, selon Focus Metal.

Autres pistes

Hydro-Québec, dans son Institut de recherche, travaille sur plus de 100 matériaux brevetés qui pourraient potentiellement être utilisés pour fabriquer des batteries, qui sont toujours le maillon faible des voitures électriques.

Une quarantaine de licences ont déjà été accordées par Hydro à des fabricants de batteries qui sont dans la course à la mise au point d'une batterie plus sûre et plus efficace.

En plus du graphite, les chercheurs de l'Institut de recherche d'Hydro-Québec explorent du côté des nanotitanates et du phosphate de fer lithié.

Deux usines de traitement du phosphate de fer lithié, une à Boucherville et l'autre à Candiac, sont issues de ces ententes conclues par Hydro-Québec. La société d'État s'est aussi associée à quatre autres entreprises intéressées par l'utilisation du phosphate de fer lithé. L'une d'elles, Advanced Lithium Electrochemistry, qui appartient à des intérêts taiwanais, s'est engagée à construire au Québec une usine de capacité industrielle.


Source:   http://affaires.lapresse.ca/

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire